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Fiche pièce
Qu'ils le disent, qu'elles le beuglent



L'AUTEUR
Labou Tansi Sony



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Qu'ils le disent, qu'elles le beuglent
Labou Tansi Sony

Ces fiches sont soumises au respect de la propriété intellectuelle.
Fiche réalisée par Agathe BEL-FRANKIAN


  République du Congo
1995
Éditions Lansman
 
Genre
Drame

Nombre de personnages
Annoncés : 3 femmes, 8 hommes Apparaissant : 2 femmes, 4 hommes, de nombreux naufragés

Longueur
6 scenes
31 pages


Temps et lieux
1 jour et demi et 2 nuits sur le bateau l'Adamantine

Thèmes


Mots-clés
 
 

  Consultation de la fiche par rubriques
 

Un premier repérage : la fable
Résumé de la pièce

Parcours dramaturgiques
Analyse dramaturgique qui fait apparaître l'originalité de la structure et son fonctionnement général par rapport à l'espace, au temps, aux personnages, etc.

Pistes de lecture
Analyse plus philosophique et poétique, voire linguistique qui permet de dégager une interprétation et les véritables enjeux de la pièce

De plain-pied dans le texte
Un extrait

Du texte à la scène
Petite histoire de la pièce de ses conditions d'écriture à sa création en passant par les lectures dont elle a pu faire l'objet

Pour poursuivre le voyage
Extraits de presse ou d'entretien au sujet de la pièce

 
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Un premier repérage : La fable

Sur le bateau l'Adamantine, Nohami, son frère Zooam et son mari Mamab, se remémorent leur passé sur la terre ferme à Belmonta. Le titre de Sony Labou Tansi, Qu'ils le disent, qu'elles le beuglent, témoigne de la difficulté à communiquer des personnages qui s'interrogent sur leur exil et essaient de reconstituer leur(s) histoire(s) malgré eux.
Poursuivis par leurs lambeaux d'amour et de haine, la trame dramaturgique nous fait comprendre qu'un quatrième personnage s'avère être l'enjeu de leur déchirure : Elvire. Femme avide de chair, amante de Zooam, de Mamab et de Léonard (tous trois à bord), l'arrivée d'Elvire sur le bateau va cristalliser et faire éclater la vérité des tromperies et des coucheries. Sony Labou Tansi amène le personnage dans une barque pleine à craquer de naufragés qui démultiplieront les tensions, cet évènement providentiel remettant en cause l'entente et le "pacte" scellés entre les trois premiers. Cette irruption dramatique de "boatmen expulsés de Turquie" comme ils seront définis plus tard, pose la question de l'intrusion et de l'organisation à bord.
Mamab refuse de les faire monter sur le bateau invoquant l'"enculé verbiage d'émotion humanoïsante" alors que Nohami et Zooam veulent le convaincre du contraire en vertu de leur révolte "contre toutes les prisons, toutes les chaînes, y compris celle de notre inclination naturelle à l'indifférence.".
Autorisés à les rejoindre sous condition, les naufragés gagnent l'Adamantine. Elvire devient alors le centre des attentions et l'élément accélérateur de la dramaturgie. Se dévoile un nouveau complot fomenté par le personnel de bord : Docteur Ghost et Léonard assoiffés d'argent révèlent leur machination. Ayant feint la mort, les autres personnages comprennent le plan et se retournent contre eux alors qu'Elvire se donne la mort et que Zakaya, première victime de ces supercheries du temps de Belmonta, indique après la tempête que "nous entrons dans la turbulence".

 
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Parcours dramaturgiques

Un cinéma en quatre plans
La dramaturgie sonyenne nous plonge dans l'enchevêtrement d'histoires des trois personnages principaux, faisant du lecteur un observateur privilégié, aiguisant par là son sens critique. Chaque partie semble pouvoir se jouer indépendamment des autres comme un montage de courts métrages dont l'assemblage donnerait une fresque des conditionnements humains. De la description de Belmonta, la terre quittée qui interroge leur passé, Sony Labou Tansi fait intervenir un élément extérieur, l'arrivée d'une barque de naufragés qui permet d'interroger le pouvoir et la politique pour enfin retourner les pleins phares sur Elvire, personnage cristallisant l'altérité entre familiarité et distance.

Le quatrième et dernier plan commence par un interlude farcesque où les personnages principaux feignent la mort pour mieux retourner la situation à leur avantage. Par ces différents plans qui peuvent paraître acquérir une autonomie au sein de la dramaturgie, on réalise que Sony interroge de manière générique les relations humaines et ce qui les régit. La dramaturgie le prouve en plaçant Elvire d'un bout à l'autre de la pièce comme l'incarnation du désir d'être ensemble toujours entravé par les vices et les amertumes de chacun.

De plus, Sony s'amuse avec les rebondissements, incessant manège entre plongée et contre-plongée. La pièce commence au milieu d'une conversation qui semble avoir commencé depuis l'embarquement et qui ne pourra être interrompu que par un évènement inattendu. Le cinéma réaliste se transforme en cinéma fantastique avec la présence de trois mille acteurs supplémentaires qui apparaissent sur une barque. La pièce est truffée de retournements de situation qui déroutent le lecteur en permanence. Bien installé dans les passés des personnages au début de la pièce, l'arrivée des naufragés vient chambouler la conversation et l'action. Puis l'arrivée d'Elvire, qui est sur toutes les bouches, vient changer le plan ; la caméra omnisciente fait parler cette absente dont la soudaine présence déstabilise au point que personne ne la reconnaît au départ. Enfin le coup d'éclat arrive quand Sony nous fait vivre la mascarade : la fausse mort de Nohami, Mamab et Zooam, manipulé par le personnel de bord, se réveillant pour faire tomber tous les masques. Les flash-back typiques du cinéma ont ici lieu dans la parole qui tient le rôle de projecteur d'images mélangeant les visions passées et présentes des personnages.

L'aspect cinématographique se confirme avec le va et vient entre plan serré et plan large. Le plan serré nous permet de suivre les personnages dans leurs tribulations de cœur et leurs décisions de vie quand le plan panoramique nous emmène au cœur d'interrogations politiques, sur le pouvoir et l'exil. Sony nous plonge dans son cinéma humain, cruel et engagé.


Des personnages entre farce et tragique
Sony Labou Tansi maintient le rythme de la pièce grâce à un travail sur le crescendo et l'explosion qui nous dévoile des personnages en perpétuel mouvement. Il met en scène des personnages aux failles apparentes qui s'en libèrent en expérimentant l'excès.
Mamab devient Mamab le fou en tentant de se dévoiler par la parole. Son trop plein de frustrations, sa violence dans son rapport au monde le transforment en personnage tyrannique. Il s'accapare la parole théâtrale et pousse le comble jusqu'à dire : "Moi, Mamab, je ne sors pas ma précieuse salive pour arroser des canulars.". Sony souligne l'excès par le paradoxe. La farce réside dans son entêtement qui devient tragique. Le vocabulaire particulièrement vulgaire employé par Mamab met à jour cette violence tout en déroutant les spectateurs grâce à une alchimie de mots toujours inattendue.

Le spectateur connaît Elvire avant son apparition, elle s'avère être une femme forte de son pouvoir de séduction et ses penchants sexuels assumés. En ceci, Sony crée un personnage de farce où la femme est en position de domination. Sa volonté insatiable de s'unir à l'autre est à la fois sa force et son drame. Son amour multiple la mènera à sa propre impossibilité et au suicide. Quant à Nohami et Zooam, ils semblent être dépassés par les évènements. Sony leur fait tenir une voix de la raison quand les naufragés arrivent. Cependant, leur apparente tenue est un habillage de leur propre excès incestueux. La farce et le tragique se tiennent à un fil dans le fonctionnement même des personnages. Docteur Ghost et Léonard forment un duo clownesque qui raconte la mise en scène de la mort de Zakaya comme une partie de marionnettes. La théâtralité outrée devient la force de l'écriture flottant dans l'entre-deux, créant un pont entre le possible et l'imaginaire, le théâtre et la mort : "Léonard tirait les poumons à la droite du mort, pendant que moi, Ghost, je tirais les ficelles placées à sa gauche" et Zooam de répondre : "Vous me faites rire et pleurer". Le "rire amer" dont parle Bernard Magnier trouve un sens dans la juxtaposition de situations grotesques habitées par des questionnements profonds sur l'humain et la société dans laquelle il évolue.


L'espace-temps
La dramaturgie de Sony Labou Tansi se joue des oppositions en créant une dichotomie entre la terre et la mer. Les espaces se trouvent totalement différenciés ; Belmonta se rapporte au passé des personnages et l'Adamantine, le bateau, s'avère être leur présent et leur futur. Ce parallèle espace et temps fait de la pièce une interrogation sur l'exil. L'espace du bateau est à la fois atemporel et un non-lieu où tout est possible. L'Adamantine, qui signifie "indomptable" en grec témoigne de l'infime maîtrise dont dispose l'homme sur ce qui l'entoure et ouvre la dramaturgie vers cet ailleurs où l'on va quand même tenter de tout reconstruire, en commençant par établir des règles. Le bateau témoigne également d'une impossible évolution des personnages, cet espace clos les renvoie nécessairement à leurs démons passés dont ils n'arrivent pas à se défaire. L'irruption extérieure de la barque de naufragés chamboule leur entente et appuie sur l'impossible éloignement des autres. Ramenés malgré eux vers ce qu'ils ont fui, leur confrontation à l'évènement fait avancer la fable et lui donne du poids par les liens humains qu'il suscite.

Sony explore l'idée de la traversée des corps qui deviennent le témoignage de ces existences. En expérimentant le voyage, en se confrontant à l'ailleurs, il crée des personnages passants et relais qui obligent le récepteur à se positionner ou à entrer dans ce mouvement. L'obsession des corps, porteurs du désir amoureux et/ou de la violence, du sommeil, de la faim… structurent l'espace-temps dramatique. La corporéité existe dans le texte même au travers de l'écriture charnelle de Sony d'où jaillissent des corps dans le cœur des mots.

 
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Pistes de lecture

Une écriture de la violence, entre humanité et animalité
Qu'ils le disent, qu'elles le beuglent ; le titre même permet à Sony de poser un lien entre humanité (dire) et animalité (beugler). L'écriture utilisée est violente, le vocabulaire voisine avec le vulgaire, les personnages se défient dans la parole : "Tu vois que je peux t'éclabousser sur le terrain de la parlote". Sony propose une écriture qui place le lecteur dans une relation concrète aux mots. Sony Labou Tansi pose une écriture subversive et intransigeante. Le discours de Mamab sur les naufragés laisse entrevoir une "écriture du vomissement" où ses accès de colère sont répétitifs et invariables. La violence se dévoile dans ses tirades qui étouffent la parole naissante de ses partenaires. Sa peur de l'autre est telle qu'il doit envahir l'espace scénique de sa parole pour stopper cette rencontre qu'il ne maîtrise pas. Sa mutation en monstre a lieu dans le temps de la pièce, son humanité le dégoûte et Sony en profite pour souligner le paradoxe d'un rejet qui se fait par la parole, propre de l'humain.

Quant à Elvire, Sony en fait une cannibale d'amour, prête à dévorer "tous les mâles qui sont consommables". Son rapport au sexe et à ses nombreux partenaires se focalise sur Zooam, son terrible choix auquel elle ne se résoudra pas. Son suicide fait à nouveau glisser la trame dramatique vers son humanité qu'elle ne peut assumer. Le personnage d'Elvire fait également écho à Eve (ce mot étant contenu dans le premier) : Sony transpose l'objet de convoitise qu'est la pomme dans la Bible et fait d'Elvire la tentation incarnée. Il est question du péché originel qui prend les traits de la femme pour nous ramener aux interrogations sur le sexisme prégnant de la société. Elle n'est finalement que la projection des désirs et des frustrations sexuels et humaines de ses partenaires. Ecartée de sa propre réalité, elle devient une ombre, un fantôme dont la présence devient dérangeante pour les autres.

La limite entre l'humain et l'animal se pose clairement dans cette écriture scatologique et philosophique. L'impossible relation pacifique que Sony entretient avec les mots aboutit à la "tempête" finale et au grondement de Zakaya, voix d'outre mer entre vie et mort.

Un pacte théâtral qui secoue
Sony Labou Tansi crée un double dialogue entre le "pacte" de Nohami, Zooam et Mamab fondé sur une entente réciproque et le pacte théâtral passé avec les spectateurs. En remettant en cause ce pacte par la voix de Mamab, il fait des naufragés le reflet des spectateurs et les pousse nécessairement à la réflexion politique à laquelle il engage. En effet, la barque déborde de son contenu puisqu'il est évoqué trois mille naufragés et Mamab de dire : "Nous ne recevrons personne à bord". L'entente des personnages est affectée par cette irruption, elle les divise en interrogeant directement les spectateurs. C'est alors un véritable questionnement sur l'altérité qui vient secouer les spectateurs. Le pacte théâtral vient troubler et mettre en crise le spectateur poussé à se positionner face à cette situation qui fait nécessairement écho à son actualité : entrer en relation ou non avec l'Autre. Entre théâtre et politique (de vie), le "pacte" de Sony déroute.

Sony Labou Tansi ouvre une réflexion politique sur l'exil, la terre promise ou rêvée qui ne serait qu'un leurre ou simplement un détour pour ne pas assumer sa réalité. Ici, tout se passe sur un bateau et la véritable question devient celle de l'entraide. Sony Labou Tansi opère une entrée tout à fait inédite dans la question en insérant un nombre de personnages inconcevable théâtralement, c'est alors la question de la misère qui frappe le lecteur pendant que Mamab invoque "la sorcellerie du petit Jésus" pour nourrir tout ce monde. La référence aux pays africains n'est pas directe, cependant il est difficile de ne pas faire un rapprochement entre cette quête d'ailleurs à tout prix, incarnée par les naufragés, et l'Occident représenté par l'Adamantine dont les personnages restent enfermés dans leurs tourmentes personnelles. Dépassant ce dualisme, il est avant tout question d'un être ensemble. Sony Labou Tansi crée un électrochoc en liant intimement l'engagement théâtral et l'engagement politique de la pièce faisant écho à Brecht dans ce didactisme qu'il instaure.

Sony Labou Tansi brouille les pistes, dérange les évidences en faisant dire à Elvire que les naufragés sont des "boatmen expulsés de Turquie" alors que Mamab assure : "Quarante-quatre nationalités en l'espace de trois quarts d'heure d'enregistrement.". La scène de déclinaison d'identités est d'une actualité criante ajoutant à la question de l'exil, celle de l'asile. Le pacte théâtral interroge la confrontation brutale à l'autre, la capacité ou la volonté de l'accepter ou d'être accepté posant déjà la question d'une "conscience diasporique".

"Tourné vers un public aussi africain qu'occidental, ce théâtre de la dernière décennie se veut éminemment politique. C'est un théâtre qui va à la rencontre de l'autre, l'interpelle, le questionne, le provoque aussi. C'est un théâtre qui vise à mettre en crise le spectateur au lieu de le conforter dans ses habitudes : il lui ouvre les yeux sur le monde, sur une Afrique qui n'est plus là où on l'attendait, sur toutes ces béances, souvent nées de l'histoire, qui trouvent la société contemporaine." (Chalaye Sylvie, "Nouvelles dramaturgies d'Afrique noire francophone ou le miroir inattendu des violences modernes" in Revue d'études théâtrales, Registres n°4, Presses de la Sorbonne Nouvelle, Nov. 1999).

La conscience, une prise de conscience
Dans les longues tirades de Mamab, une véritable interrogation philosophique sur la conscience voit le jour. Sony, en insistant avec force sur le discours de Mamab qui condamne la "bonne conscience" permet de choquer le récepteur pour le faire réagir. La démesure dans la parole expérimente la folie et questionne les articulations entre conscience et vie, conscience et inconscient. Jusqu'où la parole, procédé conscient, s'auto-condamne par des décisions et des lois qu'elle met sur papier ?

Ainsi, cette conscience est également une revendication vis-à-vis des pays africains colonisés puis indépendants. Sony signe un manifeste sur la mémoire, ses personnages tentent, en vain, de se débarrasser de leur(s) passé(s). Le travail de mémoire par la parole s'impose, la conscience de cette obligation est une voie qui s'ouvre pour envisager un futur. Sa voix serait celle qu'il donne à Pascal dans "Le grand congrès des mots" : "Les mots l'emmerdent souvent, surtout quand ils sont mal employés ou quand ils n'ont pas une espèce d'âme profonde. La saveur des mots ne lui plaît qu'à condition de se refermer sur un relent de mystère.". Ce "relent de mystère" contient cette zone insondable de nos esprits, les mots doivent frapper et secouer pour qu'il existe un passage significatif entre la conscience et son écho, pour que la parole devienne "agissante".

Sony Labou Tansi semble poser un premier jalon de la réflexion sur la "conscience diasporique" définie comme "une sensation de non-retour, d'être devenu irrémédiablement et absolument autre" qui trouve un espace expérimental pour se formuler afin que "germe l'inouï" comme le dit Koffi Kwahulé. Chez Sony, la réflexion s'amorce dans l'urgence de l'écriture qui secoue, proposant une forme de "théâtre du carrefour" dans la rencontre explosive de deux mondes : l'Adamantine et la barque.

 
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De plain-pied dans le texte

MAMAB : Confession du septième occupant de la bouée numéro douze ?

RÉPONSE (au mégaphone) : Coca-Cola.

MAMAB : Je demande la religion que vous pratiquez, imbécile ! Votre confession ?

RÉPONSE (au mégaphone) : Coca-Cola. J'ai été baptisé au Coca-Cola, mâché-craché. Mon dieu s'appelle Coca-Cola. […] Mon enfer c'est Pipi-Cola. Je pisse bleu-blanc-rouge. Bref ma patrie s'appelle Mc Donaldisation. Je ne vis pas, messieurs. Je gagne ma croûte. J'allais dire : je cogne ma croûte.

MAMAB : Je vous avais prévenu du désastre. Mes amis, nous entrons dans l'ère de la confusion des races. Pas de haut, pas de bas. Les mondes vont s'enculer comme des vaches. Pas d'est, pas d'ouest. Pas d'hommes, pas de femmes. Pas de riches, pas de pauvres. Pas de maîtres, pas de sujets. Tout le monde est tout le monde. […] Je suis, moi, Mamab, le monstre élevé au franc cœur de l'histoire pour écrouler les affres et les ravages de la conscience. Nous sommes arrivés à l'époque de la fatigue ; le laissez-pisser, laissez-mourir, laissez-péter vont éventrer l'avenir même du genre humain. Pensez que nous sommes arrivés sur terre au terrible moment où la vie est finie.

 
 
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Pour poursuivre le voyage


Du texte à la scène
Mise en scène de Eric Mampouya du Congo-Brazzaville pour le FITHEB (Festival International de Théâtre du Bénin) en 2000, jouée au CCF de Cotonou.

Bibliographie
- Chalaye Sylvie, "Nouvelles dramaturgies d'Afrique noire francophone ou le miroir inattendu des violences modernes" in Revue d'études théâtrales, Registres n°4, Presses de la Sorbonne Nouvelle, Nov. 1999.
- Entretien avec Koffi Kwahulé : "Immigration et conscience diasporique", Sylvie Chalaye, 20 novembre 2007.
- Magnier Bernard (coordination éditoriale), Sony Labou Tansi, Paroles inédites, Éditions Théâtrales, 2005.
- Sony
Labou Tansi, L'acte de respirer - 930 mots dans un aquarium, volume 2, Poésie, Revue Noire Editions, Paris, 2005.
- Agathe Bel, La truculence à l'oeuvre chez deux dramaturges contemporains d'Afrique noire francophone : de l'exubérance lexicale de Sony Labou Tansi à la musicalité de Koffi Kwahulé, mémoire de Master 2 en Arts du spectacle dirigé par

 
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Fiche réalisée par Agathe BEL-FRANKIAN

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