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Fiche pièce
Iles de tempête



L'AUTEUR
Dadié Bernard B.



Evénements à suivre
L'agenda du moment autour de la personne/l'oeuvre

 

 
 
 
       
       
       
Iles de tempête
Dadié Bernard B.

Ces fiches sont soumises au respect de la propriété intellectuelle.
Fiche réalisée par Koffi Kwahulé


  Côte d'Ivoire
1971
Editions Présence africaine, 1973
 
Genre
Drame historique

Nombre de personnages
1 femme
20 hommes
1 enfant
Une vingtaine d'hommes, 1 femme, 1 enfant. Une quarantaine de personnages au total.

Longueur
7 tableaux
134 pages


Temps et lieux
Europe-Afrique-Amérique

Thèmes
Colonialisme , Traite des Noirs , Despotisme

Mots-clés
esclavage , guerre , Haïti , liberté , révolution , Saint-Domingue , Toussaint-Louverture
 
 

  Consultation de la fiche par rubriques
 

Un premier repérage : la fable
Résumé de la pièce

Parcours dramaturgiques
Analyse dramaturgique qui fait apparaître l'originalité de la structure et son fonctionnement général par rapport à l'espace, au temps, aux personnages, etc.

Pistes de lecture
Analyse plus philosophique et poétique, voire linguistique qui permet de dégager une interprétation et les véritables enjeux de la pièce

De plain-pied dans le texte
Un extrait

Du texte à la scène
Petite histoire de la pièce de ses conditions d'écriture à sa création en passant par les lectures dont elle a pu faire l'objet

Pour poursuivre le voyage
Extraits de presse ou d'entretien au sujet de la pièce

 
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Un premier repérage : La fable

Après l'autonomie de l'île de Saint-Domingue obtenue par les Noirs malgré la ségrégation raciale et la répression, Toussaint Louverture fait part à Dessalines de son projet d'union de toutes les classes et de toutes les communautés de couleur. Mais Dessalines rétorque que jamais les Blancs n'accepteraient de s'unir aux Nègres et propose la cassure définitive avec la France en proclamant l'Indépendance de Saint-Domingue. Toussaint Louverture refuse, comme il refusera l'appui financier et militaire de l'Angleterre qui l'incitait à l'Indépendance. Pour bien marquer son attachement à la France, il fait interdire le vaudou, suspecté d'être un foyer de troubles ; seule l'Eglise désormais a droit de cité, avec des prières dites en latin. Toussaint Louverture s'interroge par ailleurs sur le silence de Bonaparte à qui il a déjà envoyé plusieurs messages pour l'assurer de sa loyale collaboration ; serait-il, malgré toutes ses concessions, devenu encombrant ?
Moyse, l'un de ses compagnons de lutte lui reproche de tenir les mêmes propos que les colons d'hier et lui demande de distribuer les terres aux paysans. Toussaint Louverture refuse.
Pendant ce temps, à Paris, Bonaparte s'inquiète de la situation dans l'île et charge le général Leclerc d'aller y rétablir l'ordre.
Devant la menace de Bonaparte, Toussaint décide d'alerter toute l'Europe... Mais les consciences européennes restent sourdes.
La guerre éclate : c'est un désastre pour Saint-Domingue. Toussaint Louverture décide alors d'arrêter le massacre, d'autant que l'on vient de lui apporter un message du général Brunet l'invitant, en des termes plutôt conciliants, à venir discuter de la situation dans l'île. Malgré les appréhensions de ses proches qui flairent un piège, il décide de s'y rendre : "J'ai confiance en la parole des Français"... Toussaint Louverture est arrêté par quatre policiers. Sur ordre du général Brunet !
Toussaint Louverture emprisonné au Fort de Joux où il meurt.

 
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Parcours dramaturgiques

Cette historicisation de l'espace s'achève avec Iles de tempête en 1971 où les intérêts et les problèmes individuels sont définitivement dépassés, où la moindre erreur nous entrouvre les portes du drame, du tragique, du chaos, où la chute d'un homme, en l'occurrence Toussaint Louverture, devient celle de tout l'Etat, de tout le peuple. Car le héros s'est décrété Etat et toute l'histoire de la Communauté désormais se joue en lui... Lui le "fragmenté" entre l'Afrique mythique, les intérêts de la France, et l'appel à l'Indépendance de son Haïti. Cette triple appartenance trouve sa représentation iconique dans le commerce triangulaire : Europe-Afrique-Amérique (Haïti).

Nous avons déjà vu comment le temps et l'espace dadiéens obéissent à un cercle vicieux qui va du simple au simple en passant par le complexe. Iles de tempête dans ce parcours offre le plus complexe.
Dès les premières didascalies le temps s'emballe :
(En fond sonore, de la musique ordinaire que vont dominer des marches militaires. Les scènes suivantes se succèdent ou peuvent se produire simultanément...)
Sur le plan purement historique, le temps s'accélère à un rythme tel que des époques relativement éloignées finissent par se télescoper comme à la fin de la pièce où Toussaint et Napoléon sont emprisonnés, le premier à Fort en Joux et le second à Sainte-Hélène : Les deux personnages meurent à quelques heures d'intervalle, alors que historiquement, Toussaint meurt en avril 1803 et Napoléon le 5 mai 1821. En outre, dans ce dernier Tableau VII, il y a une telle fusion des deux temps que l'on a l'impression que les deux "prisons" sont côte à côte. (Il n'y a pas de transition entre ces deux répliques) :
NAPOLEON :(à Hudson Lowe) J'ai aimé mon pays... A qui peut-on reprocher d'aimer son pays ? De chercher à briser ses fers ? Je leur apportais la paix scintillante de l'unité...
TOUSSAINT LOUVERTURE : (apercevant le général Caffarelli) Qu'avons-nous fait là-bas que ne feront d'autres peuples ? Les balles et les chaînes sont-elles faites pour unir les hommes ?
Et plus bas :
TOUSSAINT LOUVERTURE : C'est une honte ! Une honte !
NAPOLEON : C'est une honte pour toute l'Europe de me traiter ainsi.
Cette similitude des deux propos rejoint en fait un autre thème, que Toussaint Louverture résume en cette interrogation :
M'en voudrait-il, le général Bonaparte, d'être dans l'histoire, tout comme lui, un repère ? N'est-ce pas l'identité de notre destin ? Ici je brise les chaînes et là-bas, il brise les trônes. (Tableau IV, scène 3)
Nous reviendrons sur ces rapports d'identité que Toussaint entretient avec Napoléon. Pour le moment, tenons-nous-en à ce temps éclaté. Au début le temps est tellement éclaté que l'on se demande où va la pièce ; des flashes, des fragments de temps et d'espaces, souvent simultanés, sans lien diégétique apparent, comme si Dadié voulait par cette démarche "montrer" le chaos qui précédait l'Indépendance, comme si on assistait à la formation du temps de l'Haïti Indépendant.
Pourtant ce temps éclaté, éparpillé, ne donne pas l'impression que les choses vont vite, au contraire tout semble traîner, se répéter comme en témoignent les extraits déjà cités. Toussaint, durant toute la pièce, ne fait que se référer à Napoléon, redire et refaire les mêmes choses que lui, d'où l'impression de redondance (voulue) qu'offre quelquefois la pièce ; en réalité cette attitude marque la dialectique du héros dadiéen : le protagoniste n'existe que par un autre, il n'agit pas il est agi, il ne se décide pas il est "décidé" et c'est dans cette attitude conflictuelle qu'il trouve sa plénitude. Thôgô-gnini est truqué par le regard du Blanc, Nahoubou devient Nahoubou 1° poussé par les Voix, le Mani Congo est "un agent bitandais" et ce sont les Anciens qui demandent à Béatrice d'intervenir, enfin Toussaint Louverture n'est satisfait de lui que lorsqu'il ressemble à Napoléon. Ce rapport au monde fait du personnage, et plus particulièrement de Toussaint Louverture un homme seul, pire, esseulé face à la France et à Haïti :
DESSALINES : Il faut clarifier la situation en proclamant l'indépendance.
TOUSSAINT : L'indépendance ?
DESSALINES : Plus qu'un postulat, mais l'axiome de notre volonté de libération. TOUSSAINT : Je maintiens ici la présence française dans les traditions de 1789 et me voilà déjà suspect d'indépendance et de rébellion... Que serait-ce si je proclamais l'indépendance ? Incompris ici, incompris en Métropole ! (Tableau IV, scène 3)
Toussaint se veut, et est un libérateur, un rassembleur :
Il le faut pour l'équilibre et la stabilité politique. (...) Il faut qu'affranchis d'hier et affranchis d'aujourd'hui se serrent les coudes, que nègres et mulâtres se donnent la main pour bâtir le pays, que toutes les colorations érigées en barrière se fondent pour qu'enfin du gouffre où il se traîne surgisse l'homme. (...) N'ai-je pas donné la main à Rigaud le mulâtre ? et aux Blancs, nos maîtres d'hier ? (Tableau IV, scène 3)
Certes, mais quelle place réserve-t-il aux Nègres dans cette Tour de Babel de la fraternité, de l'égalité et de la liberté, dans cette Tour de Babel où les mains se toucheront, où les chants se mêleront, où les âmes s'embrasseront ? "Voyons ! Quelle place de choix pouvais-je offrir aux nègres affranchis, sans spécialité et sans capitaux, pour mettre le pays en valeur ?"
En vérité, le personnage a comblé son manque de subjectivité par une sorte d'objectivité naïve et douloureuse, donc tragique. Car Toussaint aime Haïti, Toussaint aime son peuple, tout comme Moyse, tout comme Dessalines Toussaint veut la liberté de ce peuple, mais -et en cela réside l'une des clés du personnage- Toussaint, contrairement à Césaire qui affirmait à juste titre que tout n'est pas à refaire mais à faire :
"Car il n'est point vrai que l'oeuvre de l'homme est finie
que nous n'avons rien à faire au monde
que nous parasitons le monde
qu'il suffit que nous nous mettions au pas du monde
mais l'oeuvre de l'homme vient seulement de commencer
et il reste à l'homme à conquérir toute interdiction immobilisée aux coins de sa ferveur".
Contrairement donc à Césaire, Toussaint Louverture est persuadé que l'histoire a déjà eu lieu et que le Nègre ne vient au monde que pour reconstruire la civilisation européenne.

 
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Pistes de lecture

La "négrification" de l'histoire
Ce qui, au premier abord, retient l'attention de celui qui ouvre un manuel scolaire d'histoire africaine, c'est l'acharnement avec lequel les auteurs s'y emploient à voir dans les personnages africains, des Jeanne d'Arc, des Louis XIV, des Napoléon... comme si pour réhabiliter l'histoire Noire, pour "humaniser" le Nègre, les historiens s'appropriaient l'histoire du négrier et du colonisateur pour l'africaniser afin de pouvoir dire : "Vous voyez, nous ne sommes pas si différents que cela ; nous avons nous aussi nos Jeanne d'Arc et nos Napoléon, et notre histoire répond aux mêmes normes que la vôtre". Attitude compréhensible, légitime même, mais qui ne comporte pas moins un certain vice. Elle affirme implicitement que l'histoire africaine n'est qu'un ersatz de l'histoire européenne, une histoire qui a besoin de la caution d'une autre, une histoire qui, au nom d'une prétendue légitimité et d'une hypothétique universalité, se vide de sa subjectivité infinie.
Or que fait Toussaint ? Persuadé que l'histoire a déjà eu lieu et qu'il ne reste à son peuple qu'à se fondre dans la mouvance française, à chaque tournant de l'histoire haïtienne, à chaque question de l'histoire, Toussaint va se tourner vers la France et se décider par rapport à elle :
TOUSSAINT : Produire ! Produire pour exporter et démontrer que nous sommes majeurs.
DESSALINES : Majeurs nous l'avons toujours été. Sortons de leur histoire, Toussaint, de toutes leurs histoires.(...)
TOUSSAINT : Il nous faut démontrer que nous sommes mûrs, capables de nous régir nous-mêmes.
MOYSE : Général Toussaint Louverture, cesserons-nous jamais de vivre les yeux braqués sur l'Europe ? De chercher des bouts de place dans son opinion, de nous chercher des raisons d'être dans ses appréciations ?
Et puis il y a l'ombre de Bonaparte qui plane sur lui, Bonaparte qu'il vénère, qu'il adore, qu'il déifie même, mais qui le méprise :
BONAPARTE : La République n'est pas un jeu pour enfants et encore moins pour nègres. Nous ne serions pas deux à écrire l'histoire de l'époque. (...) Vais-je être obligé de traiter avec un cocher, un puisatier devenu général ? (Tableau V)
Ce silence qui l'obsède à travers toute l'oeuvre et que, par une véritable politique de l'autruche, il se refuse à admettre comme du mépris, voici comment il l'interprète :
M'en voudrait-il, le général Bonaparte, d'être dans l'histoire, tout comme lui, un repère ? N'est-ce pas l'identité de notre destin ? (...) Aurions-nous le même destin ? Tous deux des Isles, tous deux généraux, la même ascension fulgurante.
Et parce qu'il est la copie conforme de Bonaparte, le négatif de Bonaparte et qu'ils ont le même destin, tout ce qu'il fera, il le fera au nom de Bonaparte ; s'il accepte de se faire construire un palais avec un jardin à la turque, c'est "parce que le général Bonaparte fait actuellement une cour assidue à la Sublime porte" ; s'il accepte de s'assurer sur la vie, c'est parce que Bonaparte lui-même s'est assuré sur la vie, chez cet assureur-là... Et lorsque malgré tous ses efforts pour maintenir la présence française à Saint-Domingue, il est arrêté et emprisonné sur ordre de... Bonaparte, Bonaparte est lui-même aussitôt emprisonné à Sainte-Hélène. Quels destins ! Il serait superflu de revenir sur les répliques quasiment identiques proférées de leur prison respective et les scènes simultanées qui finissent par se fondre les unes dans les autres. Rappelons simplement :
TOUSSAINT : Me faudrait-il en appeler à la France pour l'apitoyer sur mon sort ? Que sont devenus ma femme et mes enfants ?
NAPOLEON : C'est une honte pour l'Europe. (...) Aucune nouvelle de ma femme et de mon enfant. (...) Va-t-il falloir en saisir le peuple anglais ?
Plus la scène avance plus les répliques se suivent sans transition, se croisent, les destins aussi, à tel point que Napoléon naguère méprisant reconnaît son frère putatif et ordonne sa libération. Mais Toussaint est déjà mort ; quelques lignes plus bas, Napoléon meurt à son tour. Sur cette mort, Dadié laisse planer l'ambiguïté et semble laisser croire que Napoléon meurt de chagrin d'avoir perdu son frère putatif...
Mais au-delà de cette ambiguïté somme toute anecdotique, une question s'impose. Pourquoi ce destin commun alors que l'histoire n'en fait pas cas ? La première observation est que seul Toussaint Louverture s'acharne à trouver ce destin commun. En réalité, Toussaint, dans sa conviction que l'histoire a déjà eu lieu (sans lui), ne peut que se fabriquer une "représentation" d'Histoire. Et le destin qu'il croit être le sien, dans la mesure où il est en accord avec celui de Bonaparte, n'existe pas, tout au moins n'a que la réalité d'une fantasmagorie. Dans une telle optique, et aussi paradoxal que cela puisse paraître, l'histoire haïtienne s'est faite sans le révolutionnaire, le bâtisseur et le rassembleur que croit être le Toussaint Louverture de Dadié. C'est ce qui confère à Iles de tempête son hallucinant tragique. Car comment concevoir que la conscience "investie", la conscience qui a confisqué l'histoire et à travers laquelle elle se joue soit si à côté d'elle et ne comprenne pas que l'histoire vient de provoquer Haïti ? Comment concevoir que cette conscience qui n'hésite pas à déclarer qu'elle est "la seule référence" et "la justice" capitule face à l'histoire en "s'arrangeant" avec elle ? La tragédie naît de ce que la conscience "élue" est malade !

 
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De plain-pied dans le texte

LES PAYSANS : A nous les terres ! A nous les terres ! A nous les terres !

TOUSSAINT LOUVERTURE : Non ! Dessalines, jamais je ne morcellerai les domaines. Les paysans n'ont pas à manifester, mais à travailler. Dessalines, il faut mettre de l'ordre dans tout cela. Agis de terre sorte ue l'envie ne revienne à personne de se croire en 89 (1789). Notre révolution à nous se fera dans l'odre et la discipline, dans le travail et le silence. Le silence ! Les agents provocateurs n'auront pas raison de ma politique. J'ai, du reste, le soutien de la métropole. (sortie de Dessalines) Dessalines ! Dessalines ! (Dessalines revient) Il faut que je leur parle.

(Il fait quelques pas, lève le bras, et on entend : "Vive Toussaint ! Vive Toussaint ! Vive Toussaint !..."

TOUSSAINT LOUVERTURE : Paysans de Saint Domingue, mes frères, je veux que la liberté et l'égalité règnent à jamais à Saint Domingue. Je travaille à les faire exister. J'ai besoin de vous, de votre confiance. Unissez-vous à moi, frères, et combattez avec moi pour la même cause.

LA FOULE : Vive Toussaint ! On a compris ! Vive Toussaint, on a compris ! (chants, tam-tams).

TOUSSAINT LOUVERTURE : C'est un langage qu'il comprend toujours, ce peuple qui a tant souffert. Dessalines, c'est encore et partout la tempête sur l'Île... Il faut unir les classes et les couleurs.

DESSALINES : Toussaint...

TOUSSAINT LOUVERTURE : Mêler les blancs aux nègres...

DESSALINES : Combien sont-ils les blancs qui accepteront de se mêler aux nègres?

Îles de tempête, Présence africaine, pp. 62-63.

 
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  Du texte à la scène…

Inédite à la scène

 
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Pour poursuivre le voyage


- KOTCHY Barthélémy, La critique sociale dans l'oeuvre théâtrale de Bernard Dadié, L'Harmattan, Paris, 1982.
- KWAHULÉ Koffi, Pour une critique du théâtre ivoirien contemporain, L'harmattan, Paris, 1996.
- RASCHI Natasa, Quand le tronc se fait caïman. Drammaturgie di Costa d'Avorio, Roma, Bulzoni, 2002.

 
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Fiche réalisée par Koffi Kwahulé

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